Le dernier premier novembre Agustín García Calvo nous a quitté, poète, dramaturge, philosophe, grammairien… Prix National de Théâtre, Prix National de Théâtre de Littérature et Prix National de Théâtre de Traduction, un génie et poète qui était le maître et l’ami d’Ester Bellver. Elle, sachant la fragilité de son état de santé, a voulu lui rendre hommage avant qu’il ne s’en aille et elle a créé “ TOUTES À LA UNE”, un récital poétique avec des textes à lui. Agustín a suivi de près tout le processus de création du spectacle, à tel point que dix jours avant de mourir, bien qu’il soit déjà très affaibli par la maladie, il se rendit à Madrid de Zamora et non seulement il assista au spectacle qui se jouait tous les dimanches dans la Sala Triangulo de Madrid, mais il fit sa dernière apparition publique, récitant à la fin du spectacle ses propres sonnets “Sois fier de ton échec” (sonnets qui donnent aussi fin au spectacle).
Bien qu’il soit reconnu comme un génie dans le monde du théâtre, ses textes n’ont pas été montés (rien que “Le jeu de cartes de Don Pedro” qui a été joué à La Abadía, ainsi que “ Toutes à la une”). De nos jours, c’est le seul montage qui existe de lui, et pouvoir le montrer est la meilleure façon de rendre hommage à cet auteur, pour qu’il soit connu par le public et qu’ainsi 0 il demeure vivant.
Vous pouvez voir le moment de sa dernière apparition publique avant de partir, en cliquant ici.
AGC demeure vivant dans ses textes, dans sa parole. Plus vivant que jamais il n’a été.
I
Sois fier de ton erreur,
Il suggère une action impide :
Lueur née de l’ombre, plus solide
L’ombre et plus durable d’ailleurs
Dieu ne te permit point ce pas
Déjà ton effort lui pèse ;
Si tu trébuches et tombes, plaise
À la justice de Dieu: ne fais cas.
¿Mes triomphes et succès, aveugle,
Tu loues et aimes ? Je dis non,
Dans ce miroir ne me retrouve.
Je suis la rupture de l’essence
Je suis qui je ne suis. Je ne connais
Autre vertu que l’impuissance.
II
Mais ne renonce point; car qui sait
Quand Amour se perd, où voyage
En tournant la terre, ni ce que message
Renferme, dont on ne sait la clef
Car le Grand Livre (et c’est le pire)
Du Devoir et Falloir jamais ne se ferme
Peut-être triomphe qui erre avec sagesse;
Jusqu’à la fin le monde n’est pas rien.
Si l’on te dit Dieu infini
Réponds alors ce n’est pas ; et si fini
Qu’il le prouve et qu’il conclue.
Mais il n’est Dieu ni Loi qui ne se puisse
Contredanser. Ta mort t’appartient.
Ne pas savoir est ton seul espoir.
Vous pouvez venir voir “Toutes à la une”, TOUS LES DIMANCHES DE NOVEMBRE à 20h30 à la Sala Triangulo de Madrid
(C/ Zurita 20 – Metro : Lavapiés)
La première eut lieu à Palence le 16 Juin, le spectacle fut représenté à Barcelone durant le mois de Juillet et cet Automne on peut le voir à Madrid.
Si vous voulez en savoir plus, cliquez ici :
Voici quelques unes des notes de presse où on signale « Toutes à la une » comme hommage à Agustín García Calvo :
LA OPINION DE ZAMORA (José María Sadia)
LA OPINIÓN DE ZAMORA (M.L.)
LA OPINIÓN DE ZAMORA (Jose María Sadía)
OCIOGAY (Luis Andrés)